EN MARGE DU CHEMIN DE COMPOSTELLE

UNE BIEN ETRANGE "IMAIGE"

Eglise San Miguel de Arcàngel - Estella

Note préliminaire à l'attention du lecteur : Certains points de cet exposé peuvent apparaître dérangeants aux yeux du croyant. Qu'on soit assuré que - malgré certains de ses excès passés - j'ai pour ma part trop de respect pour cette vénérable institution qu'est l'Eglise Catholique et pour le message qu'elle véhicule pour me livrer à une sorte de dénigrement sous couvert d'étude symbolique. Simplement le cherchant que je suis s'efforce de soulever, auusi objectivement que possible, un peu du voile sous lequel sont occultés certains aspects de la pensée médiévale.

Je serais ravi de recevoir critiques, suggestions, compléments de tous ceux qui voudront bien les communiquer au modérateur du site.

Cette petite ville espagnole située sur le Camino Frances présente bien des particularités. Sans en faire une liste exhaustive citons notamment : l'Hôtel de Ville, le Palais des Rois de Navarre, l'église San Pedro de la Rùa avec son pilier en forme de serpents enlacés, son cloître, ses chapiteaux et sa colonne "chantante" faite d'un torse à quatre fûts... et bien d'autres curiosités.

Peut-être tenterais-je un jour une étude de cette "pile" serpentaire ou de cette colonne chantante qui est une merveille de l'Art du Trait des Compagnons bâtisseurs.

Il faut gravir une pente un peu raide pour parvenir à l'esplanade qui domine la ville et précède la belle église San Miguel de Arcàngel. Il faut s'arrêter devant le portail nord de l'église pour en admirer l'ornementation romane faite, notamment, d'un magnifique Christ en majesté assis dans une mandorle en quadrilobe. Malheureusement très abîmée cette sculpture laisse cependant voir ce qui en fait, à mes yeux de Franc-Maçon, l'originalité.

En effet, ce Christ en majesté, bénit la foule de sa main droite tandis que sa main gauche est posée sur un objet de forme cubique chargé sur sa face avant d'un "Chrisme". Cet objet, dans lequel je reconnais la "pierre cubique" chère aux Francs-Maçons, est lui même soutenu par le genou gauche du Christ.

A ma connaissance, cette figure est la seule qui se puisse voir sur le Chemin même si, à Compostelle, on peut retrouver, en deux endroits de la cathédrale, cette même pierre cubique frappée du Chrisme. Plus même, je ne l'ai jamais rencontrée sur aucun autre édifice alors qu'il est fréquent de voir le Christ en majesté dans une mandorle présentant le Livre ouvert ou fermé... et il y aurait beaucoup à dire sur ce "jeu" du livre et la brisure des sceaux qu'il implique.

Le Chrisme, qui est une image fréquente sur la route des étoiles, est une figure ciselée sur une pierre placée le plus souvent au dessus d'une porte d'église romane. On en rencontre également peints sur le mobilier intérieur ou sur les murs. Ce motif affecte le forme d'un rond (diamètre de l'ordre 30 à 35 cm) sur la surface duquel se voit un X, un axe vertical prenant la forme de la lettre grecque RO, de part et d'autre de l'X les lettres A (romaine) à gauche et O (grecque) à droite, sur le pied de l'axe la lettre S semblant s'enrouler sur l'axe. On peut aussi voir assez fréquemment une petite barre horizontale placée sur l'axe vertical sous la boucle du RO. Il est également quelques fois traversé en son centre par une barre horizontale.

Sur certains Chrismes les lettres A et Oméga ainsi que l'S apparaissent inversés - l'A prenant la place de l'Oméga et réciproquement - le S pouvant s'enrouler autour de l'axe dans le sens inverse à celui de l'écriture normale.

Certaines représentations du Chrisme évoquent l'emploi d'outils de charpente et de levage ou de maçons et tailleurs de pierres. Certains Chrismes donnent l'image d'une corde tressée de façon à former le motif complet. Un autre présente d'autres motifs en formes d'ondes faisant penser à un passage de rivière. On peut également trouver des motifs évoquant soit une crosse d'évêque, soit une épée et sa garde, soit un bâton de berger avec son extrémité recourbée.

En termes de localisation il semble que le Chrisme soit notamment situé sur des édifices religieux de style roman ou plus rarement gothique situés entre le 44éme et le 42éme parallèle. Soit une aire recouvrant tout le Sud-Ouest de la France et le Nord de l'Espagne. Il apparaît de manière particulièrement fréquente le long du Chemin de Compostelle dénommé "Chemin d'Arles" et le long du "Camino Frances".

On trouve également ce Chrisme sur des monuments beaucoup plus anciens que les églises romanes comme par exemple sur un tombeau Wisigoth conservé au Musée provincial de Burgos en Espagne. On peut également en trouver sous forme de pétroglyphes comme à Malte. On peut en voir aussi simplifiés au nord de la zone mentionnée ci-dessus comme par exemple sur la Cathédrale du Puy en Velay ou à Moissac (réduit à l'X et à la lettre RO).

L'Eglise Catholique voit dans le Chrisme une représentation du monogramme du Christ dont la première représentation sous cette forme serait attribuée à l'Empereur Constantin. Cette image lui aurait été donnée en songe par un ange venu du ciel avec la devise "Par ce signe tu vaincras". Les Compagnons du Tour de France s'attribuent également ce motif sculpté sans en donner d'explication. Certains auteurs, comme Raoul VERGES, le nomment "Pendule à Salomon" et en font un paradigme des secrets relatifs à l'art d'orienter et de bâtir les églises. La Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment en a fait le "logo" de sa revue trimestrielle "Compagnons et Maîtres d'Œuvre". On ne manquera pas d'être frappé par le fait que, dans ce cas, le S est écrit "à l'envers. D'autres auteurs voient dans ce schéma une représentation traditionnelle des procédés secrets de la science alchimique. Une hypothèse a même été développée dans un petit roman intitulé "L'anneau du pêcheur" selon lequel le Chrisme serait lié à la lignée récemment éteinte des Papes Français (?).

Les nombreuses particularités de ce symbole, sa localisation, semble-t-il en relation avec le pèlerinage de Compostelle, ses liens avec l'imagerie christique et compagnonnique incitent à penser que nous sommes là devant un symbole "parlant" pour peu qu'on ait la clé de sa lecture. A moins qu'il ne soit lui même cette clé, ce "rossignol" à ouvrir toutes les serrures. Nous serions alors devant l'un des secrets de l'Art Royal, de la diplomatique, du langage des oiseaux, de la cabale phonétique occidentale dont il ne m'appartient pas de dévoiler ici les règles d'écriture qui peuvent s'apparenter à celles nécessaires à la lecture des hiéroglyphes.

Elles font l'objet de plusieurs sites Internet auxquels je renvoie le lecteur et de livres, dont ceux qui regroupent les écrits de Grasset d'Orcet ou de Fulcanelli, sur le blason et la cabale phonétique qu'il ne faut pas confondre avec la kabbale hébraïque.

Je dirais seulement qu'un hiéroglyphe (peint ou gravé) - une plume d'oiseau par exemple - ne doit pas se lire uniquement selon son sens littéral - une plume - mais qu'il doit également "s'entendre" selon plusieurs niveaux de lecture figurée : les qualité de l'oiseau, ses aptitudes, le vol, la légèreté, l'air, la montée vers la lumière... Phonétiquement le mot plume "PLuMe" peut se dire "plan", "plom(b)", "palan", "palom(be)", "palme"... ou, sans jeu de mot ferroviaire... "Pé,él,ém" soit "paix l'aime" ou "paix il aime" ou "plait aime" ou "plaît homme" ou...

C'est cette voie que je propose de suivre avec l'humilité du chercheur qui, à l'inverse de certains, dit "je cherche" et non pas "j'ai trouvé" ou "je sais".

Pour avancer dans cette voie, je propose d'essayer de se replacer à l'époque médiévale où la plupart des "images" de l'iconographie religieuse romane et gothique ont été soumises au regard et à l'entendement des hommes du temps. Ces hommes et ces femmes étaient sinon totalement ignares du moins, pour un très grand nombre d'entre eux, assez peu instruits. L'emprise très forte de l'église ainsi que l'absence de livres aisément accessibles installaient nécessairement les églises comme support naturel de l'enseignement religieux. Raconter l'histoire du monde ou celle du Christ ou celle des saints par la pierre au moyen de petites scènes dont le sens était immédiatement perceptible était un jeu d'enfant en forme de bande dessinée. Cette pratique s'est largement répandue dans d'autres arts comme la peinture, la sculpture sur bois, l'orfèvrerie, la tapisserie... sauf que certains "initiés" se sont servi de ces représentations pieuses pour y "musser" d'autres sens que le plus perceptible et destinés à d'autres "initiés". L'Eglise pourtant sourcilleuse tolérait ces pratiques dès lors qu'elles ne permettaient pas un sens de lecture directe. Ainsi s'expliquent, par exemple, certaines gargouilles à l'expression audacieuse. Mais gare à celui dont les messages étaient par trop lisibles...

L'expression compagnonnique de "Pendule à Salomon" attachée au Chrisme pourrait se lire : "PND L SL MN" soit en français actuel "pends le s'il ment" ou 'peine dol s'il ment" ce qui serait un avertissement fait de ne pas tenter de tromper le "tuilage" préalable à l'entrée en Cayenne. Mais "pendule" joue avec "pendulum" qui n'est autre que le fil à plomb. Dans ce cas la lecture pourrait être "pendu l'homme seulement" et être en relation avec certaines doctrines qui nient la personne divine de celui qui fut crucifié à Jérusalem. Dans une autre approche où l'on remplace "pendule" par "fil à plomb" la lecture pourrait devenir "file plomb sel mène" ou en jouant avec les consonnes permutantes "vil plomb sel mène". En français actuel "le vil plomb mène au sel"... alchimique. Une autre lecture, plus précise, est également possible où "le vil plomb" révèle son vrai nom.

On voit par cet exemple qu'une bonne clé de lecture peut faire varier à l'infini une phrase ou une représentation très anodine. Bien entendu cette approche n'est en aucune manière contradictoire avec celle qui voit dans la "Pendule à Salomon" un système de codage en lecture et écriture des "marques" compagnonniques visibles, notamment, sur un grand nombre de charpentes et quelques document écrits.

En premier lieu acceptons comme valide la lecture proposée par l'Eglise Catholique selon laquelle le Chrisme représente le monogramme du Christ "KRISTOS" (K pour le X, Ro pour le R, le I et le T, O (pour le grand rond) et S). Les lettres Alpha et Oméga ayant pour signification la parole évangélique "je suis le commencement (Alpha) et la fin (Oméga) respectivement, en fonction de leur graphie, première lettre de l'alphabet romain et dernière lettre de l'alphabet grec. Pourquoi donc ce changement d'alphabet? Rappelons que la VULGATE est une traduction en langue "vulgaire" (commune) ou latine de textes hébreux eux-mêmes traduits du grec.

Cette hypothèse est intéressante mais elle n'explique en rien les variations de formes et de présentations évoquées en début de ce travail ni la localisation de ces images. Sauf à dire que les destructions, le vandalisme, le rénovations et restaurations hasardeuses dont ont été victimes un grand nombre d'églises et qui auraient pu faire disparaître les Chrismes de leurs frontons, elle n'explique pas non plus la limitation de figuration à une aire géographique particulière. D'autant qu'elle serait contraire à l'universalité du message Christique véhiculé par l'Eglise. 

En second lieu explorons la lecture alchimique du Chrisme. Je ne suis pas assez versé dans cette matière pour formuler un avis autorisé. Cependant il m'apparaît possible de penser que l'ensemble du motif pourrait, au milieu d'autres significations, servir à écrire discrètement le nom de la "matière première" soigneusement occultée par les anciens. Mon opinion sur ce sujet paraît être validée par un examen attentif de l'aire de répartition et du trajet du Chemin d'Arles et du Camino Frances qui recouvrent et traversent des régions minières où le minéral en question serait présent. Si mon opinion est juste j'ai ici le devoir de ne pas en dire plus pour respecter la règle du secret ou, dans le cas contraire, pour ne pas répandre l'erreur.

Quant à l'hypothèse d'un symbole particulier à la ligné des Papes Français je ne dispose d'aucune information sur le sujet (encore qu'une lecture particulière du Oméga en grappin de levage pourrait donner "guerre pape ne...").

Reste donc l'hypothèse compagnonnique. Différents documents en ma possession issus de la FCMB (Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment), de l'AOCDD (Association Ouvrière des Compagnons du(des) Devoirs) montrent que ce symbole est encore actuellement connu de ces organisations qui n'en donnent ouvertement aucune explication. S'il en est une, elle semble réservée à leurs seuls membres. Le silence, qui ne paraît pas avoir l'ignorance pour cause, de plusieurs amis compagnons interrogés sur ce sujet me conforte également dans cette idée. J'en suis arrivé à considérer que c'est là une piste "sérieuse" qui, sous le voile de la lecture religieuse, est une "remarque" de premier plan comparable aux blasons à "enquerre" - c'est à dire comportant des anomalies de composition - qui appellent à "s'enquérir" d'un sens caché.

 Mon opinion sur le sujet se fonde sur les très nombreuses variations de composition qui se peuvent observer et que ne justifieraient pas une lecture strictement religieuse. J'observe cependant que le Chrisme, gravé sur la pierre visible en France et en Espagne entre le 44ème et le 42ème parallèle, ne paraît pas être présent sur l'ensemble des routes du Tour de France qui couvrent toute l'aire géographique de la France. Il y a là un point pour lequel je ne vois qu'une explication, celle d'un repère directionnel permettant à des initiés - et je compte les Compagnons parmi eux - de suivre le Chemin de Compostelle, notamment dans l'approche et la traversée des Pyrénées, en disposant, à l'écart de la masse des pèlerins, d'itinéraires et de relais sûrs où ils pouvaient trouver gîte et couvert autant matériel que philosophique et spirituel. Peut-être ces relais "marqués" étaient-ils aussi des "écoles" où s'enseignaient des secrets de métier comme "l'Art du Trait" ou "l'Art Royal".

Sans plus d'indications j'en resterais à l'hypothèse d'un blason spécifique à enquerre dont il faut retrouver le sens secret. Je lui appliquerais donc la méthode de lecture du blason indiquée plus haut. Je prendrais ici pour supports le Christ et le Chrisme d'Esteilla.

 A/ Un Christ roi (ou en majesté) assis dans une mandorle (ou gloire) béni main droite (ou or) et tient de sa main gauche (ou tor) une pierre carrée (ou pierre cubique) posée sur son genou gauche (ou tor) sur laquelle est ciselé un Chrisme (ou Pendule à Salomon). Une lecture blasonnée pourrait être selon la cabale phonétique évoquée plus haut :

1- "Christ roi sis mandorle, main or (droite) bénit, main tor (gauche) pierre carrée tient chrisme ciselé" soit :

CHRiST (CHRST) Roi (R) SiS (2S) MaNDoRLe (MNDRL) peut donner :

CH (ché) /R (roi) /STR (astres) /2S (déesses) /MND (monde) /RL (roule).

Soit en français moderne : Le monde roule, il fait choir les astres, les dieux, et les rois...

C'est une belle affirmation de la fragilité du monde inscrit dans un système cyclique (quatrefeuille ou quatre âges successifs) et qui entraîne dans son mouvement tous les puissants et tous les hommes. C'est là une doctrine abondamment reprise mais qu'à cette époque il valait sans doute mieux ne pas exposer clairement. Une autre lecture pourrait évoquer une alliance entre l'Eglise (figurée par le Christ) et le Roi pour "endormir" le peuple... bonne idée pour se faire envoyer au bûcher de l'Inquisition. D'autres lectures sont possibles sur la base d'autres découpages : CH (sache, cache) RST (areste, reste) M (homme, main) JSTSS (justice) GLR (galère (avec gloire)) MNTR (montre, mentir, mentor)

2- MaiN (MN) oR (R) BéNiT (BNT) MaiN (MN) ToR (TR) TieNT (TNT) PieRRe (PR2) CaRRée (ou équarrie idem CR2) CHRiSM (CHRSM) CiSeLé (CSL) peut donner :

MNR (mener) BNT (benêts) MN (humains) /TR (terre) /TNT (tente) /PR2 (paradis) /CR2 (soit crdeux = corde) /CH (sache) /RSM (rime ou raison) /CSL (ciseler)".

Soit en français moderne : Ils sont des benêts les humains qui se laissent mener à tenter de faire de la terre un paradis. Sache ciseler (ou sceller) tes rimes (ou ta raison) ou c'est la corde. En d'autres termes il ne sert à rien de vouloir changer les choses ni de croire en qui que ce soit. C'est aussi un avertissement à tous les libres penseurs qui se montreraient imprudents. C'est la corde qui les attends. Une autre lecture pourrait donner : C'est l'or qui mène les benêts. C'est un menteur qui les tient pire que les curés... Serions nous là devant une expression du "Devoir de Liberté (de penser)"?

B/ "Chrisme (ou Pendule à Salomon) formé‚ d'un rond (ou tore, terme de métier) sur l'aire duquel se trouvent ciselés formant une sorte d'étoile à six branches un X et une verticale brochant sur l'X. De part et d'autre de l'X sont ciselées à dextre la lettre romaine A, à senestre la lettre grecque Oméga suspendues au chef des branches de l'X. Ciselé senestre au chef de la verticale une forme de croissant de lune surmontant une barre horizontale formant avec la verticale une sorte de garde d'épée et/ou une croix épiscopale. Gravée sur le pied de la verticale se trouve une lettre romaine S tournelée (enlacée) paraissant s'enrouler autour du pied de la barre verticale formant axe".

Le tout évoque dans un cercle soit le monogramme christique dit "Chrisme de Constantin" ou l'expression générale PAX CHRISTI. Cela peut également évoquer divers outils professionnels de charpentier, de levageur, de maçon ou de tailleur de pierres tels que la corde à tracer (le tore), ou une élingue ou un lien, les trois perches nécessaires à l'établissement d'une chèvre ou d'un palan placées en sautoir (X I). L'A romain, l'Oméga, le S, la petite barre horizontale, le quart de lune pourraient représenter des outils tels que le lien du palan ou une élingue (tore), le chevalet de travail (A romain), le grappin (Oméga) ou une erminette, le plomb ou une smille (axe, barre horizontale, S), le crochet (S) ou celle d'un fer de hache ou de cognée (quart de lune).

Compte tenu de la "revendication" compagnonnique du Chrisme cette lecture à partir de la caisse à outils professionnelle m'apparaît comme étant à ranger parmi les possibles. Quelle meilleur système "mnémotechnique" que celui fondé sur l'emploi de ce qui est le mieux connu du compagnon : son métier et ses outils? Elle me paraît d'autant plus fondée que de nombreux Chrismes offrent des représentation d'outils assez précises.

Une lecture pourrait être : Pierre équarrie (Pierre écrit)/ Chrisme ciselé (Sache rimes scellées)/ Tore rond (Terre ronde)/ Perches chèvre sautoir (paraissent chavirer astres)/ S tournelé sur axe (se tourne elle sur axe)/ Dextre (or) chevalet (roi che valet)/ Senestre erminette (ce n'être roi moine t'aide)/ Fer cognée (Faire connaître).

En français actuel cela se traduirait par : "Il est écrit sur la pierre en rimes scellées que la terre est ronde, que les astres paraissent chavirer, ils tournent sur l'axe (du monde). Les rois déchoient en valets. Ce ne sont ni le roi ni les moines qui t'aideront à le faire connaître".

Pour l'époque affirmer une telle théorie valait le bûcher. D'autres lectures sont également possibles à partir d'une lecture croisée sur les différentes possibilités offertes par la synonymie et la phonétique.

Pierre

P2R(PDXR)

PR2(PRDX)

Pédauque Erre

Paradis

Paradoxe

 

Equarrie

Q2R(QDXR)

QR2(QRDX)

Quérir

Ecrire

Crédit

Intaille

Chrisme

CHRSM

 

Charisme

Charme

Force

 

Ciselé

CSL

 

Sceller/affermir

Ciseler

 

 

Tore

TR

 

Taire

Cordon

Rond

 

Perches

PRCH

 

Prêche

Paraisse

Paroisse

 

Chèvre

CHVR

 

Chavire

Palan

Sache vrai

Bigle

Sautoir

STR

Soter (jupiter)

Aster (astre)

Se taire

Soter

Sauveur

S

aS - Se

 

 

 

 

 

Cognée

CGN

 

Cygne - Signe

Hache(tte)

Doloire

 

Dextre

DXTR

 

Droit (OR)

 

 

 

Chevalet

CHVLT

 

Chevalier

Tréteau

Banc

Baudet

Seneste

SNSTR

 

Sinistre

Ce n'est

Gauche

Tor

Erminette

RMNT2

Roi moine t2

Remaine

Romain

 

 

Fer cognée

FR CGN

Faire

Cognu (connu)

Cygne

signe

.........

Et ce ne sont là que quelques-unes des possibilités offertes.

On peut y voir aussi les lettres O (Tore), X et T en romain (majuscule), la lettre RO en caractère grec, les trois lettres A, S et Oméga.

Un lecture pourrait être : Lettres romaines O,X (bulles papales occis), lettre hébraïque Tau (l'être libre t'est), lettre grecque Ro (l'être guerre Roi). ASM G (assomme Gault).

Autrement dit : Les édits du Pape tuent l'être libre que tu es. Il ne l'est pas le roi qui assomme les Gaults (affiliés).

Une autre lecture pourrait être : Quitte (XT) roi (Ro) assomme (ASM) gaults (G). Soit : Quitte le roi qui nous assomme (tue). Ce serait là une allusion au sort réservé aux Templiers et à leurs alliés les Compagnons.

En suivant l'opinion de certains auteurs selon lesquelles les "marques" de compagnons formeraient un "alphabet", l'idée vient d'une lecture qui pourrait être : Un/ six (sis)/ patte d'oie (pédauque)/ un monté à la croix/ A romain dextre/ Un S romain pointe triangle tournelé/ senestre grec O/.

Soit : Un dieu (2S) pédauque (compagnon) monté sur la croix - roman dire te - nie serment peine t'étrangle tourne sinistre garrot.

Autrement dit : Un dieu compagnon (charpentier) mis en croix je te dis que c'est du roman. Nie ton serment pour ta peine on t'étrangle à mort en tournant le garrot. Nous pourrions être là en présence de l'expression d'une théorie qui veut que l'homme mis en croix à Jérusalem ne soit pas le Christ qui, lui, serait mort à Rome.

Une autre lecture que je ne développerais pas ici pourrait être en relation avec une phase de l'initiation compagnonnique vécue comme une sorte de "passion" christique selon laquelle pour passer du "A chevalet" (premier travail de l'Aspirant) à "l'Oméga grappin" (Compagnon) il faut nécessairement passer par le KYRO "épreuve" du "Salut". Sans oublier de noter que pour "relever" le compagnon il faut un "palan à trois perches" (Pourrait-on y voir l'image des trois piliers et du 4éme (invisible) "en puissance d'être"?).

A propos de la "pierre cubique" ou "équarrie" j'indiquerais simplement qu'elle est une "pierre carrée" (P .R2), qu'on la dit "cubique" (P .R3) et qu'elle est de ce fait "une pierre double" (2.P .R). Je dirais encore qu'elle est issue de la "pierre brute" et qu'elle préfigure la "pierre rejetée par les bâtisseurs et qui a été portée au faîte (à la croisée... ou sur la croix)". La suite pourrait être en relation avec l'évocation de la "Rose Mystique".

Je n'ai fait ici que tenter de "défricher" (déchiffrer) pour "éclaircir" la clairière où la Tradition a "logé" un symbole mystérieux à bien des égards. Je poursuis mon travail de recherche. D'autre "essarteurs" inspirés par les "Etoiles de Compostelle" viendront-ils me rejoindre?

Je n'ai malheureusement pas de photo à proposer en illustration... mais je suis preneur si vous en avez une belle. Merci d'avance.

 

Ultréïa