POEMES

Ì

 

En hommage aux Bâtisseurs qui ont fait tant de merveilles.

En hommage au chemin.

En hommage à Celle qui est le chemin.

 

 

 

EN HOMMAGE AU TRAIT DES BATISSEURS

 

AU TRAIT

D’une simple pierre prise au chemin,

Par grande patience travaillée,

Fais jaillir le Trait

De la terre jusqu’au ciel,

Vers l’infini.

Du point à la ligne, il n’y a qu’un pas.

Règle ta marche sur les étoiles.

Ariane est là qui guide la traversée.

Une porte est franchie.

Trait,

Tu es la mesure, le nombre, le rapport,

L’angle et la proportion.

Crois, multiplie,

Le cœur s’élève et le temple naît.

Par toi l’invisible se manifeste.

L’arc d’alliance paraît.

Dans la forme s’unissent les éléments.

Et la grande nef appareille.

Vers ce rien

D’où tu viens.

  

EN HOMMAGE AU VOYAGE

 

LES VOYAGES DU DESSINATEUR

J’ai passé ma chemise, essuyé quelques larmes,

Et repris mes crayons.

De son pan, j’ai fait une voile,

D’un chiffon, une flamme,

D’un mur, une carène.

J’ai mis mon sac sur Argo.

J’ai traversé mille mers.

J’ai nagé dans le fleuve aux étoiles.

Des principes et des élémens,

J’ai vu naître une pierre.

De la mort... jaillir un commencement.

J’ai vu dans le ciel...

J’ai vu dans la terre...

... Une cathédrale.

J’ai tant œuvré,

Qu’à la fin,

J’ai abordé,

Le quai,

De ma chambre.

Je me suis vu nu.

J’ai passé ma chemise, essuyé quelques larmes,

Et j'ai repris mes crayons.

  

SUR LA ROUTE DE COMPOSTELLE

 

A LA DAME DU CHEMIN

Aux porches des églises, dans l’ombre des cryptes,

Sur d’humbles demeures, en d’altières maisons,

Nichée dans les fontaines, au creux de quelque chêne,

Aux détours des chemins… présente.

Sur la route des étoiles je l’ai rencontrée.

Discrète ou majestueuse,

Souriante ou douloureuse… mystérieuse,

Habillée d’ors, simple monolithe,

Noire ou blanche, belle, secrète,

Consolatrice des affligés, refuge du pèlerin,

Sur la route des étoiles je l’ai rencontrée.

Matrice du monde, immaculée,

Mère éternelle.

Chers poëtes,

Que n’ai-je vos mots pour dire.

Petit d'hommes, Compagnon, pérégrin…

Sur la route des étoiles, elle est Notre-Dame.

Aux porches des églises, dans l’ombre des cryptes,

Sur d’humbles demeures, en d’altières maisons,

Nichée dans les fontaines, au creux de quelque chêne,

Aux détours des chemins… elle t'attend.

 

PELERIN DE BRETAGNE EN GALICE

Va passant, avance en errant,
Sur le grand chemin, marche en pèlerin.
Si le sac est lourd et les membres gourds,
Entonne le grand chant.
Souviens-toi,
Ils allaient priant.
Appuyé sur le grand bâton, oublie fatigue et misère.
Corps et cœur en prière, regarde l'infini de l'horizon.
Marche, sous le champ d'étoiles
Qui forme le beau voile de Bretagne en Galice.
Laisse les villes et leurs délices.
Le grand chemin est dur et sans repos.
Découvre d'autres visages.
A la fin du voyage
De ton cœur
Tu feras cadeau.
Alors,
Un genou en terre
A l'ultime rivage
Tu seras plus sage
Au cap Finistère
Face au couchant
Toi,
Le nouvel enfant.